Emploi/Formation : Les entreprises du Nogentais créent leur École de production
« Le nouveau Modèle, c’est celui qui ouvre des perspectives »
Le modèle d’École de production n’est pas entièrement nouveau, il en existe une quarantaine en France. Mais encore aucune en Région Grand Est. Pourtant, la Région est de celles qui souffrent le plus de la pénurie de main d’œuvre de production en raison du poids historique de son industrie. Le Sud Haute-Marne en particulier relève depuis de nombreuses années ce besoin de compétences pour ses industries de pointe. Le défi a donc été relevé par le cluster Nogentech, de créer une école sur mesure pour répondre aux besoins de ses entreprises, mais également pour offrir aux jeunes du territoire des solutions locales d’intégration dans le monde du travail. L’association « École de production du Sud Haute-Marne », présidée par Franck Kwasiak, directeur général de Gillet Group, a ainsi vu le jour en décembre 2021, après que le projet ait été retenu par l’État dans le cadre d’un Appel à Manifestation d’Intérêt en novembre 2021.
Une école au plus près des besoins
En Sud Champagne, et plus particulièrement dans le Sud de la Haute-Marne, des entreprises exportent aux quatre coins du monde pour la fabrication d’instruments de chirurgie, d’implants orthopédiques, de boules de pétanque, de pièces pour l’automobile, le ferroviaire et l’aéronautique. Le travail du métal est au cœur du savoir-faire du territoire, même si les entreprises se sont davantage diversifiées au fil des années.
« Malgré ces facteurs de réussite, les industriels rencontrent tous des problématiques de recrutement. C’est pourquoi ils ont décidé de lancer leur propre école de production, qui formera dans un premier temps des tourneurs-fraiseurs préparés aux exigences de l’aéronautique et du médical. Les formations délivrées sont pensées pour correspondre aux besoins du marché », analyse Delphine Descorne-Jeanny, présidente du cluster Nogentech.
Comment former des jeunes à l’excellence
Ce sont des écoles techniques privées, reconnues par l’État, qui offrent une « troisième voie » de formation, entre les lycées professionnels et les centres de formation d’apprentis, à tous les jeunes motivés dès 15 ans, qui veulent apprendre autrement leur métier.
La particularité de l’École de production est de mettre les jeunes en situation 24h par semaine, en les faisant travailler sur des commandes réelles des industriels locaux. Ils sont ainsi confrontés durant leur apprentissage aux exigences de qualité, coûts et délais du monde du travail, tout en bénéficiant, sur place, de l’enseignement général, technique et humain.
« L’objectif est de former des jeunes aux métiers en tension sur le territoire afin de mettre à disposition des industriels, de futurs salariés avec un savoir-être, un savoir-faire et un savoir » précise Delphine Descorne-Jeanny.
Cette école s’adresse à tout public, y compris ceux qui rencontrent des difficultés scolaires et sociales, sous réserve d’aptitude médicale compatible avec l’exercice des enseignements dispensés. Il s’agit de leur offrir un soutien éducatif et social à travers un enseignement technique d’excellence. Pour encadrer les futurs élèves, l’École de production recrute un Directeur et des Maîtres Professionnels issus de l’industrie. Selon ses statuts, cette association pourra également accueillir des adultes dans le cadre de la formation continue et développer des activités annexes en lien avec la formation.