Lafitte Textile : l’excellence du vêtement de sport « made in France » récompensée à Troyes
Fabricant français de vêtements de sport basé à Troyes depuis 1968, Lafitte Textile a reçu le Trophée Coup de Cœur lors de la 21e édition des Trophées de la performance économique en 2025 pour son dynamisme, son engagement en faveur du made-in-France et son innovation. Business Sud Champagne a eu l’honneur de lui remettre cette distinction qui souligne le maintien d’un savoir-faire local malgré les défis du secteur textile.
6 questions à Arthur Berthelin, co-gérant Lafitte et dirigeant Springart.

© Springart
En chiffres :
Lafitte Textile : 19 collaborateurs / CA prévisionnel de 1,3M€ en 2025
Springart : 7 collaborateurs / CA prévisionnel de 1M€ en 2025
1/ Pouvez-vous évoquer l’histoire de l’entreprise, de sa fondation en 1968 à l’arrivée de la 3e génération ?
L’entreprise a été rachetée en 1976 par mon grand-père, Michel Böhning. C’était une usine de confection de maillots de bain de compétition. Il a étendu l’activité au maillot de bain de loisir et fabriquait à façon pour des marques de luxe. Suite à la désindustrialisation, il a fallu se réinventer. L’entreprise s’est alors développée autour de la fabrication de vêtements de sport pour le cyclisme, le triathlon et le running.
Dans les années 1990, ma mère, Sophie Berthelin, a rejoint la société. Lafitte a pris un nouveau virage en investissant dans la sublimation, une technique d’impression particulièrement adaptée pour les textiles sport qui consiste à utiliser une encre de transfert thermique pour appliquer des images sur des tissus. Nous étions l’une des deux premières usines en France à être équipée de cette technologie. Cela nous a ouvert les portes du marché des associations sportives.
Dans les années 2000, l’entreprise s’est diversifiée en débutant une activité de communication textile et objet, 100% personnalisable. Vient ensuite la pandémie où nous avons fabriqué des masques notamment pour les pompiers, l’activité sportive étant en forte baisse.
2/ De quelle manière votre arrivée a impulsé son développement ?
En 2016, j’ai créé ma marque « Springart », devenue leader pour les vêtements d’athlétisme en France. Nous travaillons avec plus de 500 clubs sportifs. Nous développons également la fabrication pour le cyclisme et le triathlon. En étroite collaboration avec Lafitte, j’ai eu l’opportunité de créer des pièces uniques, qui font la notoriété de ma marque aujourd’hui.
En 2021, j’ai rejoint Lafitte en tant que co-gérant auprès de mon grand-père. Lafitte a connu une belle croissance ces dernières années liée au développement de Springart. L’objectif est maintenant d’équilibrer l’activité avec de nouveaux recrutements afin de répondre de manière optimale à nos clients. Nous souhaitons par exemple trouver des solutions pour raccourcir les délais de livraison au maximum. Aujourd’hui, nous sommes reconnus pour la qualité de nos produits made-in-France, la personnalisation textile : nous souhaitons demain être imbattables sur les délais.
3/ Quels éléments ont, selon vous, convaincu le jury de vous attribuer le Trophée Coup de Cœur lors de la soirée à Troyes ?
Le secteur textile traverse une période difficile, beaucoup d’entreprises sont à la limite de la fermeture. Récompenser une entreprise textile troyenne qui est sur une pente ascendante, ça marque les esprits et c’est une façon de passer un message de soutien de la production locale.
Personnellement, j’ai fait le choix de parfois sous-traiter à des ateliers partenaires locaux, quand il y a trop de travail. Ça aide certains partenaires qui peuvent être en difficulté : c’est à nous de réussir à développer l’industrie française comme il se doit, d’être concurrentiel et de trouver des stratégies pour continuer à avancer.
4/ Quelles sont vos principales avancées en termes de croissance ces dernières années ? Et quels sont les projets à venir ?
Depuis mon arrivée en 2021, nous sommes passés de 12 collaborateurs à 19. Nous avons réalisé des investissements dans une machine laser et dans des machines de collage grâce au plan de relance économique France Relance qui nous a soutenu à hauteur de 40 % pour un investissement global de plus de 250 000 €.
En parallèle, nous développons une marque complète en gamme blanche (football, handball, basketball, running…). Ce seront nos propres produits, mais entièrement personnalisables. L’avantage est que nous pourrons réaliser des petits volumes, avec un design personnalisé et une forte réactivité.
5/ Pouvez-vous nous parler de votre engagement auprès du territoire et de votre collaboration avec les différents acteurs ?
S’investir sur le territoire aubois est très important pour moi. J’ai étudié pendant 2 ans aux Etats-Unis, mais je suis ensuite revenu à Troyes. Je souhaite contribuer au développement du territoire à travers le sport et le textile. Ça me tient à cœur de m’investir pour les clubs ou les athlètes locaux, par exemple en les accompagnant sur un championnat du monde. Cela nous apporte peu de visibilité, mais ça nous fait plaisir de le faire !
Par ailleurs lorsque nous avons des projets de développement, nous sommes soutenus par des acteurs comme l’Union des Industries Textiles ou Business Sud Champagne. Nous avons notamment exposé sur le salon du Made-in-France avec BSC et d’autres entreprises locales. L’agence nous accompagne également dans la recherche de locaux, elle apporte son conseil et son réseau de partenaires. Je suis reconnaissant de cette aide.
Être présent lors de la soirée des Trophées de la performance économique, mais également de manière générale, être ancré sur le territoire, ça me permet d’étendre ma vision et d’élargir mon réseau : indirectement ce sont de nouvelles commandes qui entrent.
6/ Un conseil pour inspirer d’autres PME par rapport à votre parcours ?
Premièrement, chercher plus loin que le bout de son nez, s’informer auprès d’autres entrepreneurs et réseauter, regarder ce qu’il se passe dans d’autres pays pour s’en inspirer.
Deuxièmement, automatiser au maximum pour gagner en réactivité. Aujourd’hui j’apporte des outils d’automatisation nous permettant de faire en un jour des opérations que nous faisions en une semaine avant.
© Springart
Pour toutes informations complémentaires et projets de développement :
Sylvie Maërte – Chargée de mission de développement économique
sylvie.maerte@sud-champagne.fr
