Michel Bohning
Michel Bohning, Dirigeant de Lafitte Textile
Qui êtes-vous ?
« Je m’appelle Michel Bohning, j’ai 77 ans et je travaille toujours. Je suis ce qu’on pourrait appeler un retraité-actif-bénévole. Je suis marié, j’ai 2 enfants et 4 petits enfants et je gère l’entreprise Laffite depuis 1976. »
Pouvez-vous nous présenter votre marque ?
« Lafitte est une entreprise textile spécialisée dans les articles de sport. Nous avons commencé son activité en ne proposant que du maillot de bain. Par la suite, comme nous utilisions du lycra pour les maillots de bain, on a élargi la gamme vers d’autres disciplines sportives telles que le cyclisme, l’athlétisme, la gymnastique, le basketball et bien d’autres. »
Qu’est-ce qui vous différencie des autres ?
« Ma spécificité c’est de proposer des produits de qualité, en petites séries. J’ai donc cherché une clientèle plutôt haut de gamme, j’ai travaillé avec des grands couturiers pour les maillots de bain par exemple. Comme je fais également des produits de sport, ma ligne de conduite s’est rapidement tournée vers la réactivité et des délais de livraison courts. De tout ce que je fais, je respecte une certaine déontologie. »
Quelles étapes de la chaîne de fabrication maîtrisez-vous ?
« Je peux dire que je maîtrise la quasi-totalité de la chaîne de fabrication d’un produit textile. Au sein de notre usine, on fait tout. La seule chose qu’on achète c’est la matière première, c’est-à-dire les tissus. On les choisit soit blanc parce qu’on va les imprimer, soit en couleur pour faire des assemblages. De notre côté, on maîtrise le design, l’impression, le pressage, la coupe, la confection… Vraiment toute la fabrication de A à Z. »
Pourquoi avez-vous choisi de produire à Troyes ?
« Tout d’abord, je suis troyen d’origine. Une partie de ma famille travaillait dans le textile ici puisqu’à l’époque, le textile était une mono-industrie à Troyes. La ville étant le berceau de la bonneterie, ça me paraissait donc évident de lancer mon entreprise dans la ville de mon enfance. Surtout, qu’il y un gros avantage à Troyes, c’est qu’on dispose de tout à proximité. Ici, on a le personnel, le matériel, les locaux et le savoir-faire. Il ne m’est vraiment pas venu à l’esprit de créer mon entreprise ailleurs. »
Comment voyez-vous votre entreprise à l’avenir ?
« J’espère que l’entreprise va encore perdurer pendant plusieurs années. Pour cela, on investit dans du matériel performant, on développe des collections différentes chaque année, on étudie des nouveaux modèles dans différentes disciplines et surtout ma fille assure la relève puisqu’elle travaille avec moi actuellement pour gérer la production. J’ai également mon petit fils qui est très sportif et qui suis des études aux États-Unis, qui devrait reprendre le flambeau d’ici quelques années. L’avenir de l’entreprise est donc déjà tracé et elle restera en famille. »
Avez-vous un conseil pour des entrepreneurs qui comme vous, voudraient se lancer dans l’aventure textile ?
« Si j’ai bien un conseil à donner, c’est de penser aux autres avant de penser à soi. C’est ce qui m’a toujours guidé personnellement dans ma vie professionnelle. Il faut voir le côté altruiste de ce métier, lorsqu’on créé une marque, c’est aussi pour donner du travail au personnel et pour faire vivre une filière qui est dans une période difficile. Il faut penser au territoire et aux personnes qui travaillent pour nous. Pour moi un entrepreneur c’est ça. »