Pauline Nicolas

Pauline Nicolas, Créatrice de la marque Baie Brune

Qui êtes-vous ?

« Je m’appelle Pauline Nicolas, j’ai 32 ans. J’ai fait mes études dans le stylisme et plus particulièrement en art à Strasbourg pendant 5 ans. J’y ai obtenu mon Master architecture et espace couleur. À l’issue de ce master, j’ai eu l’opportunité d’intégrer une très grande entreprise qui m’a permis de me lancer dans l’univers de la mode. Après ça, j’ai multiplié les expériences dans de grandes maisons de maillot de bain qui m’ont permis de me former et de lancer par la suite ma marque de maillot de bain : Baie Brune. »

Pouvez-vous nous présenter votre marque ?

« Baie Brune c’est avant tout des maillots de bain pour femme fabriqués entièrement en France et plus particulièrement à Troyes. Les matières sont françaises et fabriquées à Lyon sur nos Jacquards et italiennes sur nos Jerseys. La marque Baie Brune baigne dans l’univers des chevaux, c’est un clin d’œil au cheval bai brun qui reflète l’élégance naturelle. Donc l’identité de Baie Brune, c’est vraiment l’élégance naturelle et sauvage. »

Comment vous est venue cette vocation ?

« Je me suis lancée dans le monde du textile puisque ma mère a réalisé toute sa carrière chez une très grande marque troyenne de cet univers. C’est grâce à elle que j’ai eu cette première accroche dans le monde du style et de la mode. Puis, mes expériences professionnelles m’ont conforté dans l’idée que le textile était fait pour moi, notamment ma dernière expérience qui était pour une très grande marque de maillot de bain et qui m’a tout appris sur le développement, les matières et les techniques particulières de ce type de produit. C’est grâce à ces apprentissages que j’ai pu lancer ma marque. »

Quelles étapes de la chaîne de fabrication textile maitrisez-vous ?

« Je les maîtrise toutes afin d’avoir une vue d’ensemble. Ça passe par le choix du tissu, à la coupe en passant par le patronage. De mon côté, je réalise les premiers prototypes et ensuite je vais à l’usine où je confie tout à ma modéliste qui réalise le produit industriel. »

Pourquoi avez-vous choisi de fabriquer vos produits à Troyes ?

« Je pense que la carrière de ma mère m’a influencé fortement. Elle m’a transmis son amour pour le département et j’ai été motivé par l’idée de faire travailler les personnes du territoire. Aussi, la forte proximité qui existent à Troyes entres les différents acteurs du textile a été un point important de décision pour moi. Ici, tout le monde s’appelle par les prénoms. Finalement, c’est un territoire à échelle humaine où il est facile de travailler ensemble. »

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

« Mes projets pour l’avenir sont d’exposer ma marque dans les plus beaux endroits, que ce soient des groupes hôteliers français ou de très beaux concept-stores. J’aimerais aussi investir le marché étranger qui je pense, pourrait être porteur pour Baie Brune. Enfin, en ce qui concerne la vie de tous les jours, j’aimerais avoir un endroit où tous les créateurs troyens puissent se retrouver pour travailler et mutualiser les expériences, les besoins et les compétences afin d’aller plus loin ensemble. »

L’aspect Made in France est-il important pour vous ?

« Oui c’est très important pour moi puisque ça permet de conserver nos savoir-faire, nos usines, nos emplois et de garder tout à disposition car à Troyes on a vraiment tout, de la confection à la matière en passant par les accessoires. De A à Z on peut confectionner un produit textile à Troyes, il est donc important de garder tout ça à proximité. »

Avez-vous un conseil pour les créateurs qui aimeraient intégrer la filière textile sur le territoire ?

« Le premier conseil que je donnerai, c’est d’être déterminé car il y aura des difficultés, il faut donc persévérer et garder le cap. Mon deuxième conseil, c’est de ne pas se désociabiliser. Il faut rester dans un environnement dynamique, rencontrer du monde et ne pas se renfermer parce qu’on a tendance à s’isoler quand on réfléchit sur notre projet mais ce n’est pas comme ça qu’on fait éclore de grandes idées. Malgré tout ça, c’est une très belle aventure qui demande beaucoup de courage. C’est prenant et difficile mais c’est un réel plaisir par la suite. »